Un peu d’histoire
Olympus Pen… Ce nom est familier à ceux qui s’intéressent aux hybrides numériques. La marque ressuscita la lignée Olympus Pen des années 1960 dans une gamme d’hybrides dont le premier fut le « Pen EP-1 » sorti en 2009.
Les deux lignées, argentique et numérique, qui ont exactement 50 ans d’écart, ont toutes les deux pour caractéristiques d’avoir un format plus petit que le standard du moment, et d’avoir des proportions de 4/3.
De tous les Olympus Pen, c’est le EES-2 dont Benjamin Larderet va vous parler.
En détails
- Fabrication : années 60, probablement 1968 (Japon)
- Format de film : ½ 24×36, soit approximativement 18×24
- Visée : verticale
- Focale : 30 mm Zuiko
- Ouverture : F/2.8
- Vitesses : 1/40 sec. et 1/200 sec.
- Mise au point : empirique, pictogrammes sur l’échelle des distances
- Cellule : sélénium (pas de piles)
- Modes d’exposition : auto, manuel (1/40ème sec.)
- Sensibilité : 40 à 400 ISO par 1/3 de valeurs
- Retardateur : non
- Nombre de poses : le compteur va jusqu’à 74
- Accessoires : prise synchro flash
- Poids: 345 g
- Prix constaté : entre 15 et 45 €
Une première approche
L’appareil est minuscule et l’utilisation est simplissime. S’il peut rivaliser en taille avec le Minox 35 GT, il est toutefois plus lourd de par sa construction en métal. Sa caractéristique principale est la visée verticale en demi-format.
En revanche, ça n’est pas l’impression de fiabilité qui domine : l’absence de système de mise au point digne de ce nom, et l’absence d’indications sur les vitesses limitées à 2, au 1/40ème et au 1/200ème, n’en font pas un appareil de grande précision. J’ai aussi eu des interrogations quant à la qualité de l’exposition. Maintenant que le développement de la pellicule test est fait, j’ai une bonne nouvelle pour vous : il expose correctement !
Un charme fou
Malgré ces défauts, cet appareil à un charme fou :
– La visée verticale dépayse, et c’est très agréable de cadrer dans ce sens.
– Le demi-format autorise deux fois plus de vues sur le même film. On shoot, on shoot et on ne se pose pas la question du nombre de vues restantes. Arrivé à 40, on a encore un bon tiers du film devant soi.
– Les réglages extrêmement simples de l’appareil permettent de photographier très spontanément, instinctivement.
Tout cela en fait un appareil parfait pour changer ses habitudes et se déconnecter de son reflex : l’approche est différente, plus spontanée.
Les limites
Le vrai problème est la mise au point : j’ai compris à la moitié du film que le pictogramme rouge sur la bague de mise au point devait correspondre à l’hyperfocale.
A privilégier absolument ! La majorité des images que j’ai faites sur ce premier film sont floues. Soit parce que j’oubliais franchement de faire le point (ni télémètre ni microprisme pour vous rappeler de faire le point quand on photographie à la volée), soit parce que la mise au point était trop approximative. Cela demande donc un temps d’adaptation, et je vous conseille d’avoir un film d’au moins 400 ISO pour gagner de la profondeur de champ!
Les mains dans le cambouis
Avant utilisation j’ai dû opérer cet appareil parce qu’une panne fréquente l’empêchait de fonctionner normalement : en mode automatique, le petit signal rouge apparaissant dans le viseur et bloquant le déclencheur lorsque la luminosité est trop faible n’apparaissait pas. C’est une panne fréquente à laquelle vous devez faire attention avant d’acheter cet appareil.
Cette vidéo est une bonne approche si vous voulez traiter le problème vous même. Attention, il vaut mieux être précautionneux, bien outillé et sûr de soi pour ouvrir un appareil et le remettre en état ! Heureusement, les appareils Olympus sont, à mon avis, plutôt bien conçus pour la réparation, contrairement à d’autres où le remontage de la mécanique peut facilement devenir un vrai casse-tête !
Le verdict
Cet appareil est assez attachant, et ses spécificités sont assez intéressantes pour compenser son principal défaut, la difficulté de mise au point. Il est possible qu’après plusieurs films, l’expérience permette de compenser ce problème. Pour ma part le demi-format remporte mon intérêt et je vais tenter de tester d’autres modèles dont la conception peut être assez créative (Yashica Rapide ou Canon Dial 35).
Romain
J’ai de mon côté fait l’acquisition d’un Yashica Half 17 Rapid. J’adore son look retro. Le viseur est très clair, avec l’affichage des paramètres d’exposition (diaphragme et vitesse), et un rappel de la plage de netteté sélectionnée (même principe de mise au point par zones de netteté).
Seul (gros) bémol que je n’avais pas percuté : il fonctionne avec des pellicules « Rapid ». Et il en faut deux : une qui contient le film, et l’autre qui le reçoit au fur et à mesure de la prise de vue… il faut de plus bricoler pour faire rentrer le film d’une pellicule « classique » dans une pellicule Rapid.
Je préviens pour le cas où tu souhaites t’orienter vers cet appareil.
max
Super review =)
J’aimerai comprendre un truc,
quand vous dite qu’il vaut mieux charger une 400iso pour gagner de la profondeur de champ!
Donc, on peut mettre dela Hp5+ , cool =)
Mais on gagne en profondeur de champ ?
TVR
Salut max,
Film plus sensible = besoin de moins de lumière, donc diaphragme plus fermé et plus de profondeur de champ
Bien à toi
TVR
Cher max, la profondeur de champ dépend de 2 facteurs : la distance de mise au point (plus près, moinsde profondeur de champ) et la valeur de fermeture du diaphragme ( 2.8, 4, 5.6, 8… Plus le chiffre est grand, plus c’est fermé et laisse passer moins de lumière = plus de profondeur de champ). En utilisant un film sensible, l’appareil fermera davantage le diaphragme, car il aura besoin de moins de lumière.
Difficile d’expliquer les bases en qq mots. J’espère t’avoir aidé
Oli vier C.
MERCI !!! Pour cette « analyse »
Tout a fait nécessaire pour « jouer » en dehors des numériques contemporains ….