Vous le savez chez Dans Ta Cuve !, on aime les sténopés ! David vous présente l’Ilford Obscura.
Un peu d’histoire
L’Ilford Obscura est un sténopé. Un sténopé ? Une boite avec un trou quoi ! Le nom « obscura » d’ailleurs est une allusion directe à la camera obscura, l’ancêtre de l’appareil photo.
Pour autant, nous n’avons pas affaire ici à un boitier de collection, puisque Ilford a commercialisé cette boite en 2013. Après le modèle Titan , tout en métal et sorti quelque temps auparavant, le sténopé Obscura venait proposer une version plus légère et plus abordable, tout en acceptant le même format de papier ou négatif.
Les détails
- Date de production : 2013 (je ne sais pas s’il est toujours produit, mais il est encore disponible à la vente dans plusieurs boutiques en ligne)
- Matériau : fabriqué en PVC expansé (donc léger, et pas si fragile sauf en cas de chute : c’est ce qui est arrivé au coin supérieur de la boite à droite sur la photo, qui est heureusement toujours totalement opaque).
- Format de film ou papier : 4 x 5 pouces (10,2 x 12,7 cm)
- Focale : 87 mm (équivalent 28 mm en 24×36)
- Prise de vue : obturateur manuel à verrouillage magnétique
- Objectif : sans ! (trou de diamètre 0.3mm correspondant à une ouverture fixe f/290)
- Viseur : non
- Cellule : non
- Filetage pour trépied : oui
- Fourni avec un calculateur d’exposition manuel, un manuel d’utilisation, des jolis autocollants assez inutiles à mon avis, une boite de papier multigrade IV RC, une boite de plan film Delta 100 et une boite vide permettant de stocker à l’abri de la lumière le film ou papier exposé
La prise en main
Avant de commencer, il s’agit de le charger ! Le papier va tolérer une lumière inactinique, le négatif va exiger le noir complet. Pour alimenter la boite en extérieur, une seule solution : le manchon de chargement.
Cela paraît difficile et fastidieux au début, mais on s’y fait vite : les deux morceaux qui forment l’Obscura s’emboitent l’un dans l’autre et sont aimantés juste ce qu’il faut. Ils sont suffisamment fermes pour éviter l’ouverture accidentelle, mais pas trop pour qu’on puisse l’ouvrir facilement en tirant dessus. Le débord et l’obturateur permettent d’identifier chaque partie au toucher. Le plus difficile est finalement de bien positionner son film ou son papier sans mettre ses doigts partout dessus.
Si l’on souhaite des prises de vue nettes, le trépied est indispensable (et lesté en cas de vent). On peut à la rigueur poser la boite sur un support quelconque, mais elle est si légère qu’elle a tendance à bouger facilement (vents, vibrations).
Le disque fourni pour calculer l’exposition est une bonne aide, mais je suis vite passé à la cellule à main (une bonne vieille Leningrad 8 au Sélénium).
Lorsque j’ai acheté mon Obscura, il était livré avec du papier positif direct Harman, en plus du papier multigrade et du plan film. Ce papier a une sensibilité d’environ 3 ISO (avec l’Obscura, mon temps de pose est souvent de 2 à 5 minutes), ce qui complique un peu les choses, mais la possibilité d’obtenir directement l’image m’a séduit, et ce papier est un beau baryté.
Le verdict
Mon tout premier résultat, cet arbre solitaire, développé dans du révélateur pour film, m’a d’emblée séduit malgré ses défauts.
A tel point que j’ai ensuite décidé de commencer une série personnelle (Mes pierres de passage) avec ce combiné « Obscura + papier positif direct », pour des raisons ayant trait tant au rendu qu’au procédé de prise de vue.
Par rapport à des sténopés de fabrication complètement artisanale (boites de thé ou de chicorée par exemple), il ne déforme pas l’image (le papier est maintenu à plat par ce système d’emboitement et d’aimants, et le trou est parfaitement usiné).
Bien sûr il est un peu fragile, mais il est très simple à utiliser, facile à transporter (le mien a voyagé dans mon sac à dos, mes sacoches de vélo, a pris le train, l’avion…), et relativement peu cher (si l’on tient compte qu’il est vendu avec papier et plan film).
Bien sûr ce n’est pas le genre de matériel que l’on prend sous le bras comme un bloc note, mais depuis que je l’utilise, je ne compte plus le nombre de conversations démarrées par des gens me voyant m’activer (ou attendre !) à côté de ma drôle de boite.
Et j’ai trouvé le système si astucieux, que j’ai demandé à mon père de m’en fabriquer un sur mesure, en bois, pour du papier au format 13x18cm !
Carine
Très sympa cet article, merci! Quel est le prix de ce sténopé?
De mon côté j’ai testé le Sténoflex, simple boîte en carton, sympa aussi, pour 60 euros environ, avec des papiers négatifs. Par contre, le papier n’est pas forcément bien maintenu tendu au fond de la boîte, alors les images peuvent être déformées. Je vais comme vous, me mettre aux papiers positifs, c’est quand même plus pratique. à bientôt!
David Tatin
Le kit avec un peu de papier et négatif coute dans les 100 euros.
Le positif, c’est en effet pratique, mais ça n’a pas la souplesse du négatif puisque pas de marge d’interprétation au labo. Tout dépend donc du rendu que l’on souhaite.
Bonnes images !
Caroline
Est ce que tu sais à quoi sont dues les tâches sur la photo de l’arbre ? J’adore les deux suivantes !
David Tatin
Je pense (sans certitude !) que c’est parce que j’ai utilisé du révélateur film (je n’avais pas de révélateur papier sous la main et était un peu pressé de faire quelques essais…).
Et merci !
Jourdren
Bonjour,
Article très intéressant. Si vous faites un effort ny uvelle initiation au sténose je serais très intéressée.
Bonne continuation
Delphine